Le bien-être des effectifs passe par des indicateurs clés comme le sentiment d’appartenance, le fait de se sentir utile et la motivation au travail. Or, l’absence de bonheur est l'une des principales raisons citées par ceux qui envisagent de quitter leur emploi, tout juste derrière un salaire insuffisant. Dans un monde du travail en pleine mutation, les employeurs se voient forcés de repenser les stratégies pour motiver et retenir le personnel. Miser sur le bonheur et le bien-être au travail n'est pas seulement utile et responsable, c'est aussi un moyen éprouvé d'attirer, de recruter et de retenir les talents.

Dans cet article, nous abordons les principaux facteurs de motivation à développer au sein de votre organisation pour faire face aux défis du marché du travail en 2022.

Motivation, bonheur et bien-être vont de pair

La première enquête sur les tendances en matière de recrutement et du lieu de travail 2023 d’Indeed et Glassdoor (en anglais) constate que le Canada vivra probablement une pénurie à long terme de main-d'œuvre pour les années à venir dans certains secteurs économiques clés. Le bien-être des employés fait désormais partie des principaux enjeux importants pour la gestion des talents.

Sondés sur ce qui les rend heureux au travail, les travailleurs canadiens ont cerné leurs principaux indicateurs de bonheur et de bien-être :

  • le sentiment d'appartenance
  • le fait d'avoir un objectif et de sentir utile
  • le fait de se sentir motivé

Le récent rapport de Mercer* sur les risques liés à la main-d’œuvre au Canada confirme que l’attraction, la gestion et l’engagement des ressources humaines sont parmi les cinq grands piliers qui risquent de perturber le monde des affaires*. La santé et le bien-être des employés figurent en première place du classement, selon 97 % des 2 594 professionnels en ressources humaines et en gestion du risque sondés à l’échelle mondiale.

Motivation, mobilisation et loyauté

Dans leurs travaux, Tremblay et Wils établissent que la mobilisation se distingue de la motivation et de la performance individuelle par certains comportements misant sur la collaboration et l’interaction avec les autres en vue d’atteindre un objectif commun*. Lorsque « la majorité des employés rassemblent toutes leurs énergies pour accomplir une œuvre collective, alors chacun de ces employés est mobilisé parce qu’il met ses énergies individuelles à la disposition d’une cause commune » (Tremblay et Wils, 2005).

Pour vouloir s’investir dans l’entreprise et donner le meilleur de soi au travail, les employés doivent sentir qu’ils disposent d’un pouvoir d’action et qu’ils évoluent dans un milieu où règnent confiance, soutien, reconnaissance et justice.

Huit comportements distinguent la mobilisation de la motivation individuelle, qui sont :

  1. l’orientation vers les clients
  2. la coopération avec les collègues
  3. l’aide et le soutien aux autres
  4. la coordination avec les collègues
  5. l’amélioration continue
  6. la solidarité
  7. la participation à la vie communautaire (réunions, activités sociales ou autres)
  8. la loyauté organisationnelle

Or ces comportements sont aussi générateurs d’un fort sentiment d’appartenance à l’entreprise, ce qui boucle le cercle mentionné plus haut.

Les facteurs qui motivent les employés

Il existe une multitude d’études qui traitent de la motivation des effectifs et des techniques pour y parvenir. Nous en avons dégagé les grandes lignes et exploré certains facteurs qui reviennent communément dans les recherches récentes sur le sujet.

Partager une vision et faire preuve de transparence

Le sentiment d’appartenance fait partie des trois facteurs de mobilisation mentionnés plus haut. Or celui-ci est étroitement lié à une vision claire et partagée grâce à une communication transparente et authentique. Les employés qui éprouvent de la loyauté envers une entreprise et qui adoptent sa vision n’hésitent pas à se surpasser pour réaliser les objectifs et soutenir les efforts de leurs collègues. La motivation est encore plus forte si les salariés sentent qu'on les a consultés et qu'ils ont contribué à l’élaboration de ladite vision.

Développer les compétences des employés

Selon une enquête auprès des employeurs sur les compétences du personnel menée en 2021 par Statistique Canada, plus de la moitié des entreprises (56,1 %) ont déclaré que leurs employés ne possèdent pas toutes les compétences nécessaires pour effectuer leur travail correctement. Par conséquent, un nombre croissant d’organisations misent sur la formation et le perfectionnement de leurs effectifs pour optimiser le rendement, mais aussi pour améliorer la qualité de vie au travail et minimiser le roulement du personnel.

Exploiter le jeu (ludification)

Avec l’arrivée d’une main-d’œuvre plus jeune, les entreprises exploitent de plus en plus les vertus du jeu pour l’apprentissage, la sélection et la formation des employés. Selon les psychologues, la ludification* ou gamification améliore la concentration des employés ainsi que leur engagement et leur motivation intrinsèque. Elle facilite l’apprentissage. Elle contribue également à renforcer l’esprit d’équipe et la satisfaction au travail.

Un récent livre blanc publié par la firme de services-conseils Aon explore les avantages et les résultats de la ludification sur la santé, le bien-être et l’engagement des employés*.

Développer l’autonomie

En développant la capacité des employés à prendre des décisions autonomes et en créant une culture où ils se sentent écoutés et habilités à faire des suggestions sans craindre les représailles, les entreprises renforcent la créativité et la confiance des travailleurs. Ces derniers se sentent dès lors utiles. Leur sentiment d’appartenance à l’organisation a de meilleures chances de croître s’ils n’ont le sentiment d’être seulement des pions sur un échiquier.

Le manque d’autonomie peut par ailleurs être un facteur qui conduit à l’épuisement professionnel. Au Canada, 47 % des travailleurs affirment se sentir épuisés au cours d’une journée de travail typique*, comparativement à la moyenne mondiale de 39 %.

Offrir de bonnes conditions de travail

En offrant des conditions de travail qui répondent aux besoins des employés, vous améliorez leur taux de satisfaction professionnel et, par conséquent, leur motivation à donner le meilleur d’eux-mêmes.

Outre le salaire, les facteurs qui ont une incidence importante selon une étude récente publiée par le HEC sont :

  1. le contexte de travail (33 %)
  2. les programmes et pratiques en matière de diversité (19 %)
  3. les programmes d’avantages (18 %)

Une étude récente confirme que 77 % des Canadiens préfèrent un milieu de travail hybride, partagé entre la présence au bureau et le travail à la maison. La conciliation travail-famille fait désormais aussi partie des attentes de près de la moitié des travailleurs.

Encourager la rétroaction et être à l’écoute

Même si ce n’est pas toujours facile, inviter les commentaires des collègues et des membres de l’équipe peut vous aider à cerner les forces et les lacunes de l’organisation. Une rétroaction franche permet de comprendre ce qui est positif et ce qui peut être amélioré. En étant à l’écoute et en acceptant avec humilité et ouverture les commentaires, vous pouvez tirer de cet exercice des leçons précieuses pour rectifier le tir. Bien exécuté, cet exercice aura aussi pour effet d’augmenter la motivation et l’engagement des employés qui sentiront que leurs sentiments comptent.

Les défis posés par la situation économique actuelle et le manque de main-d’œuvre font en sorte qu’il devient encore plus important pour les entreprises de mobiliser les effectifs. Plus qu’une question de productivité et de rendement, cet enjeu fait désormais partie des principaux facteurs pour améliorer l’épanouissement des employés, l’attrait de la marque employeur et la loyauté à l’entreprise.

*Article en anglais