Les Canadiens vivant avec un handicap connaissent un écart salarial important par rapport à ceux qui n'en ont pas. C'est un constat qui donne à réfléchir. Outre la lutte pour une rémunération équitable, les personnes vivant avec un handicap sont régulièrement confrontées à des difficultés tout au long du processus de recrutement, à des obstacles liés aux biais des employeurs et à des entraves à l'accessibilité.

Les employeurs doivent trouver des moyens de démanteler ces obstacles et de combler l'écart salarial pour les personnes vivant avec un handicap, mais comment y parvenir?

Écart salarial et autres obstacles liés à l'incapacité : La réalité du travail pour les personnes vivant avec un handicap

Dans une étude récente d'Indeed Canada, un quart des répondants canadiens (26 %) estimaient que les incapacités constituaient un obstacle pour les chercheurs d'emploi. Même si, en tant que nation, nous avons fait des progrès pour réduire la discrimination et améliorer les accommodements pour les personnes vivant avec un handicap au travail, les statistiques actuelles sur le lieu de travail montrent que nous devons en faire davantage.

Selon l'Étude canadienne de 2017 sur l'incapacité menée par Statistique Canada, environ 2,2 millions de personnes en âge de travailler (25 à 64 ans) ont des incapacités. Les incapacités peuvent être des déficiences physiques, des difficultés d'apprentissage ou de traitement de l'information, ou encore des problèmes de santé mentale. Pourtant, alors que les Canadiens vivant avec un handicap représentent 15,6 % de la population active du pays, ces personnes connaissent des taux de chômage bien plus élevés que la plupart des autres catégories démographiques.

En 2022, le taux d'emploi des personnes vivant avec un handicap appartenant au noyau dur de la population active (25 à 54 ans) était inférieur de 14,5 points de pourcentage à celui des personnes sans handicap, un écart qui se creuse avec l'âge. Les données de la Banque mondiale indiquent que le sous-emploi des personnes vivant avec un handicap pourrait représenter une perte de 3 % à 7 % du PIB total d'un pays.

Les personnes vivant avec un handicap au Canada ont non seulement plus de difficultés à trouver un emploi, mais celles qui trouvent un travail stable sont souvent mal rémunérées. L'Enquête canadienne de 2019 sur le revenu menée par Statistique Canada démontre que les personnes vivant avec un handicap âgées de 16 ans et plus gagnent en moyenne 11 500 $ de moins par an que les personnes sans handicap, soit un écart salarial de 16,6 %.

L'écart salarial pour les personnes vivant avec un handicap se creuse lorsque l'on tient compte de variables comme le type d'incapacité, son degré de gravité, l'âge et le genre. Par exemple, l'analyse de Statistique Canada a révélé un écart salarial de 31 % pour les personnes vivant avec un handicap mental, de 20,7 % pour les personnes vivant avec un handicap physique et de 24,3 % pour les hommes vivant avec un handicap.

Pourquoi existe-t-il un écart salarial lié aux incapacités?

Les experts et les défenseurs des personnes vivant avec un handicap affirment que la qualité de l'emploi et le manque d'occasions sont les causes profondes de l'écart salarial qui frappe ces personnes. Les personnes vivant avec un handicap ont souvent du mal à obtenir un emploi valorisant, même lorsqu'elles postulent à des postes pour lesquels elles ont les compétences requises. Ainsi, à travail égal, la rémunération de ces personnes n'est pas toujours inférieure, mais elles doivent accepter des emplois de niveau inférieur ou à temps partiel pour joindre les deux bouts, quelles que soient leurs compétences.

Les biais et les stéréotypes des employeurs ne font qu'accentuer ces difficultés. Le recrutement de personnes vivant avec un handicap fait l'objet des clichés suivants :

  • Les accommodements raisonnables seront trop compliqués ou trop coûteux à mettre en œuvre.
  • Une surveillance accrue de la part de la direction sera nécessaire.
  • Les personnes vivant avec un handicap seront souvent absentes en raison de leur santé fragile ou d'autres problèmes.

Ces suppositions sont infondées et peuvent créer des obstacles inutiles à l'embauche et à l'emploi des personnes vivant avec un handicap. À titre d'exemple, une récente évaluation a démontré que plus de la moitié des accommodements nécessaires pour répondre aux besoins des employés vivant avec un handicap coûtaient moins de 500 $. Par ailleurs, des technologies comme les lecteurs d'écran facilitent plus que jamais l'intégration des employés vivant avec un handicap sur le lieu de travail moderne.

En tant qu'employeur, comment pouvez-vous combler l'écart salarial pour les personnes vivant avec un handicap?

Selon un rapport de la Banque Scotia, 45 % des personnes vivant avec un handicap sont en mesure de travailler. Cela représente près de 852 000 Canadiens âgés de 15 à 64 ans vivant avec un handicap. Ce bassin de talents inexploité est loin d'être négligeable, en particulier pour les employeurs qui cherchent à former et à faire évoluer les talents au sein de leur organisation.

Nous vous présentons ici trois façons d'éliminer les obstacles de votre processus de recrutement et de créer un environnement plus inclusif.

  1. Recherchez les biais dans votre processus de recrutement : Les chercheurs d'emploi vivant avec un handicap sont souvent injustement exclus lors des premières phases de recrutement ou ne sont pas encouragés à postuler. Pour favoriser une plus grande diversité dans le recrutement :
  • Demandez-vous si les critères physiques énoncés dans la description sont indispensables à l'accomplissement du travail et évaluez si d'autres approches ou accommodements permettraient à une personne vivant avec un handicap d'exceller à ce poste.
  • Évaluez vos offres d'emploi et les documents destinés au public afin de repérer tout langage discriminatoire susceptible d'exclure les candidats vivant avec un handicap.
  • Encouragez explicitement les candidatures de personnes vivant avec un handicap et prévoyez des accommodements raisonnables dans le cadre du processus de recrutement.
  1. Offrez des avantages flexibles intégrés à votre rémunération complète : Les avantages flexibles sont des formules personnalisables qui permettent aux employés de choisir la couverture qui répond le mieux à leurs besoins. Grâce à cette approche, les employés ont un meilleur accès aux services pertinents et se sentent davantage soutenus quant à leur santé personnelle, à leur style de vie et à leur bien-être mental.
  2. Adoptez une politique de transparence salariale : L'affichage d'un salaire ou d'un éventail salarial permet de fixer des attentes raisonnables, de réduire les biais et de promouvoir la volonté de l'entreprise de garantir des occasions de croissance équitables. La mention du salaire dans vos offres d'emploi s'avère également judicieuse d'un point de vue commercial. Au Canada, nous avons constaté que les offres d'emploi qui contiennent des renseignements sur le salaire reçoivent jusqu'à 90 % de candidatures en plus, tout en améliorant la qualité de celles-ci.

Combler l'écart salarial qui touche les personnes ayant des incapacités

Même si la lutte contre l'inégalité salariale est une tâche complexe à l'échelle nationale, les employeurs peuvent avoir intérêt à combler l'écart salarial pour les personnes vivant avec un handicap au sein de leur propre organisation. L'embauche de personnes vivant avec un handicap contribue à la diversité et au caractère inclusif de la main-d'œuvre et permet à votre entreprise d'accéder plus facilement à un bassin sous-utilisé de travailleurs compétents et dévoués.Faites-vous déjà des progrès en matière d'embauche? N'oubliez pas de promouvoir votre volonté d'inclusivité sur votre page entreprise. Lancez-vous sur le Centre Marque employeur d'Indeed.